Les rivières du bassin versant
L’Arly est un affluent de l’Isère. Le bassin versant de l’Arly s’étend sur 645 km² et se divise en 3 sous bassins aux fortes identités, avec près de 300 km de cours d’eau :
- L’Arly qui draine le Val d’Arly et le bassin albertvillois (267km²),
- L’Arly Amont entre Megève et Flumet,
- L’Arly Aval entre Flumet et Albertville,
- Le Doron de Beaufort qui draine le Beaufortain (275km²),
- La Chaise qui draine une partie du Pays de Faverges (104km²).
L’Arly amont
L’Arly prend sa source à Megève à la confluence du Planay et du Glapet et s’écoule jusqu’à Albertville sur un linéaire de 106 km. La partie amont du bassin de l’Arly se divise en 2 entités distinctes :
- Vallée glaciaire entre Megève et Praz-sur-Arly (pente modérée 1.5%)
- Gorges rocheuses en pente fortes (4%) entre Praz-sur-Arly et Flumet
La dynamique torrentielle est très active sur ce secteur, l’Arly et ses affluents sont capables de transporter des quantités de matériaux importantes. Les nombreux glissements de terrain présents engendrent des apports en matériaux brutaux.
Face aux fortes pentes, les replats présents jouent un rôle important de régulation du transport sédimentaire qu’il faut préserver voire aménager (comme les secteurs des Glières de l’Arrondine, côte 2000 du ruisseau du Glapet, Moulin Ravier sur l’Arly).
L’urbanisation à proximité du lit a nécessité de nombreux aménagements, notamment au centre-ville de Megève. Certaines zones exposées au risque d’inondation demandent ainsi une surveillance accrue.
On constate également la présence d’anciennes décharges et des dépôts sauvages liés à l’urbanisation.
Par ailleurs, les cours d’eau principaux sont marqués par un début de colonisation par les espèces exotiques envahissantes, principalement la Renouée du Japon.
L’Arly aval
Dans la plaine entre Ugine et Albertville, l’Arly conflue avec la Chaise à Ugine et le Doron en amont d’Albertville. Elle conflue avec l’Isère au niveau d’Albertville.
En amont d’Ugine, l’Arly circule dans des gorges naturelles. A la sortie, l’Arly arrive dans une plaine alluviale entre les axes de circulations (RN 1212) et le flan de la montagne. Le lit a tendance à être incisé dans ce secteur.
La zone de replat à Moulin Ravier (Ugine) restaurée par le Département de la Savoie suite à la crue de mai 2015 représente la seule zone de stockage des matériaux avant les industries d’Ugine. Sa présence a permis en 2015, le dépôt de 300 000 m³ évitant ainsi l’inondation de cette zone à enjeux.
Ce territoire est marqué par la présence de nombreuses espèces exotiques envahissantes (Renouée du Japon, Robiniers faux acacia, Buddleia de David…).
Les eaux provenant du flanc ouest du massif des Bauges en rive droite de l’Arly s’écoulent à travers le canal Lallier, ancien canal usinier. Celui-ci draine les eaux en rive droite de l’Arly conflue avec elle au niveau de la commune de Pallud. De nombreux petits ouvrages de protection, comme des plages de dépôt, sont placés aux ruptures de pentes afin de stocker les matériaux. Ils évitent de combler les lits en plaine et apportent ainsi, une réponse à l’aléa inondation.
Le Doron de Beaufort
Le bassin versant du Doron de Beaufort draine une surface de près de 275 km² sur 4 communes : Beaufort, Hauteluce, Villard-sur-Doron et Queige. Le Beaufortain est marqué par la présence de 4 grands barrages et de nombreuses petites centrales hydroélectriques.
Les aménagements hydroélectriques du Doron réduisent la dynamique torrentielle. Ces ouvrages modifient le débit des cours d’eau qui atténue des crues moyennes pourtant nécessaires à la mise en mouvement les matériaux et la régénération des habitats. Ainsi, depuis 1950, les boisements réduisent la largeur des lits.
Certains affluents du Doron (Nant Bruyant, Nant Traversier, …) ont une capacité de charriage considérable et sont susceptibles de générer des laves torrentielles pouvant obstruer ou dériver les écoulements du Doron.
L’envahissement par la Renouée du Japon du Doron est notable dès le centre-ville de Beaufort. Cette colonisation des deux rives impacte lourdement les cours d’eau en réduisant la biodiversité des milieux, en fragilisant les berges et en rendant l’accès impossible au cours d’eau.
Un affluent du Doron, l’Argentine, à Arêches, est également marqué par la présence de Berce du Caucase, cette plante est photosensible : le contact avec sa sève crée de fortes brûlures.
La chaise
La Chaise est l’affluent principal de l’Arly. Elle prend sa source sur le versant est du Mont Charvin, au pied de la Riondaz vers 1 500 m d’altitude et conflue avec l’Arly à Ugine. Son linéaire de 23,4 km draine un bassin versant de 103 km².
En amont, la Chaise s’écoule sur 10,4 km dans des gorges encaissées à forte pente. A St Ferréol en aval, la Chaise s’écoule sur 2 km et une pente moyenne de 2% dans un chenal très artificialisé. Ces digues participent à une incision du lit de 2 à 4 m.
Après Saint Férréol, la Chaise dispose de zones d’expansion et de divagation (Bois noir, les Mouilles) assurant une régulation du transport des sédiments et des vitesses d’écoulement avant la traversée d’Ugine.
Il existe de nombreux ouvrages de protection sur les principaux affluents pourvoyeur de matériaux (Piézan, Nant Croex, Nant Pugin). Leur objectif est de protéger les habitations (traversée de Saint Férréol et d’Ugine).
Ainsi, les zones exposées au risque inondation sont essentiellement des parcelles agricoles. Néanmoins lors des fortes crues comme en 2018, quelques secteurs urbanisés ont été impactés (secteurs des Mottets et des Glaciers à Ugine).
Le biel de St Ferréol est alimenté par une prise d’eau sur la Chaise à l’amont du pont des Bossons. Cet ancien canal usinier d’une longueur de 6 km.
Les boisements de berges sont globalement en mauvais état et peuvent générer des embâcles. Cette dégradation est principalement due à l’envahissement par la Renouée du Japon sur les berges de la Chaise depuis St Ferréol jusqu’à la confluence avec l’Arly.
Il est possible d’observer le Castor d’Europe sur la Chaise. Cette espèce est patrimoniale et parapluie c’est-à-dire que sa protection assure la préservation des autres espèces.
Par ailleurs, la Chaise connait naturellement des étiages sévères et des assecs réguliers en période estivale.